dimanche 13 janvier 2019

DIX MOI - 4. Blues pour toujours !



4. En me promenant sur vos blogs musicaux, j'ai remarqué que le blues est très important pour vous...pouvez-vous m'en parler ?

- La question est directe, brève mais si je désire parler en profondeur du Blues CELA va prendre plusieurs jours... Je vais tout de même essayer de faire court ; surtout j'espère permettre à au moins quelques personnes d'y aller voir plus prés et en profondeur sur la question du sujet, Le BLUES. 


Je confirme cette Musique, cette poésie car c'est aussi de CELA qu'il s'agit est très importante pour moi et depuis 1981. J'ai 25 ans et alors je suis déjà un acharné de Musiques dites rocks qui pense que le blues c'est ringard mais j'ai tout faux ! et si je possède beaucoup de disques déjà, si j'anime une émission hebdomadaire Baroque Bordello sur les ondes d'une radio libre, si j'ai bien quelques uns des premiers albums que j'adore, avec beaucoup d'excellentes reprises blues, de The Rolling Stones et de Tom Waits (mais c'est déjà plus du blues pur), je ne possède qu'un seul véritable 33 tours de blues, Beware of the Blues de Hound Dog Taylor, acheté après avoir lu en 1976 dans une interview de Keith Richard  tout le bien qu'il pensait de ce grand bluesman dont le jeu crade de sa guitare électrique au service sa voix "criarde" me font aux premières écoutes penser aux groupes punks que depuis quelques années j'écoutais à fond de fond. 




Puis en 1981, je découvre T.C Matic, le groupe belge à l'époque, d'Arno et j'hallucine littéralement ! quelques mois plus tard j'ai la chance de pouvoir rencontrer Arno afin de réaliser une interview pour le fanzine rock et l'émission de radio que j'anime alors. Lorsque je demande à Arno qu'elles sont ses influences, ce qu'il écoute en Musique, je m'attend qu'il me sorte des noms comme Gang of Four, Killing Joke ou même Joy Division mais non il se met à me parler de blues, de Sonny Boy Williamson, Howlin'Wolf et il me recommande vivement d'écouter Willie Dixon ce que j'ai fait... 


Arno venait de m'ouvrir très largement une très grande porte... Comme il l'a souvent dit et ne manque jamais de le rappeler toutes les Musiques réellement populaires et moins populaires qui vont être inventées, réinventées et déployées au siècle 20 et 21 ont à voir avec le blues et le folk blues, sans le blues pas de rock 'n' roll, pas de jazz, pas de soul music, pas de hard ou punk rock, pas de disco non plus ! Pour résumer sans le blues pas de Lou Reed ou de Bob Dylan ! là, volontairement je cite Bob Dylan pour dire à celles et ceux qui désirent approfondir la question de l'immense importance du blues et bien il faut lire, une trentaine de pages, le Discours à L'Académie suédoise de Bob Dylan à l'occasion de la remise de son prix Nobel de littérature en 2016 quand il devient  le premier musicien américain à se voir décerner le prix Nobel de littérature pour "avoir créé de nouvelles expressions poétiques, dans le sillage de la chanson traditionnelle américaine". Ces chansons traditionnelles c'est des blues afro-américains mais aussi des compositions du folk blues qui viennent d'Irlande, d'Europe centrale et même des montagnes suisses, le fameux yodel que va populariser Jimmy Rodgers.



En trente page Bob Dylan dit tout ce qu'il faut savoir pour se voir ouvrir toutes grandes les portes de cette révolution qui n'a rien inventé, juste réinventé des styles préexistants. Bref ! Je recommande que vous soyez novice ou non, de lire ce discours de Bob Dylan qui résume ma passion, ce virus que m'a transmis Arno pour non pas le Blues mais les Blues car il y a tant & tant de style de blues différents.



Pour achever de vous en convaincre, si il faut vous convaincre, plonger vous dans l'énorme travail du cinéaste Martin Scorsese sur le Blues. Martin Scorsese et le blues c'est 7 films thématiques avec 8 réalisateurs différents [Mike Figgis, Richard Pearce & Robert Kenner, Marc Levin, Clint Eastwood, Wim Wenders, Charles Burnett et enfin Martin Scorsese en personne] puis aussi en parallèle un livre très riche - Le BLUES - des textes et documents rassemblés par Peter Guralnick, Robert Santelli, Holly George-Warren et Christopher John Farley et aussi encore un coffret de 5 disques compacts et un livret, The Blues : A Musical Journey. Enfin pour ceux qui désire se pencher sur la question du langage et de la poétique du blues je ne peux que les inviter à plonger dans les 450 pages de la troisième réédition améliorée de Talkin' that talk, le langage du blues, du jazz et du rap-Dictionnaire anthologique & encyclopédique. En effet le Blues est une chose très importante et universelle. Le Blues est une culture populaire universelle et j'ose même affirmer LA CULTURE POPULAIRE UNIVERSELLE déployée au siècle 20, elle est apparue avant ! Ce phénomène artistique et sociologique poursuit son développement de nos jours... 


PLAT DU JOUR
À Francis Carpentier


Yeah yeah ! Le flamand d'Ostende, une nuit, m'a dit
Toi, garçon, faut que t'écoute Willie, Willie Dixon !
Le type qui plusieurs fois déjà m'a sauvé la vie
De par son Little Rooster et j'aime chanter ça !


Well Well ! Garçon tu veux danser maintenant ? vas-y !
Tu peux te laisser aller, mais vas chercher, dans son coin, Libba,
N'oublie pas Rory ! Avec toi entraines les sur la piste de danse,
Vois ! Willie se fend la poire en tapant la mesure sur son bide.


Yeah yeah ! Makoto et Wilko ont pris leur guitare électrique.
Bror cogne déjà la grosse caisse, C.W empoigne la contrebasse
Alors que Roland, Scott et Frank mouillent leurs harmonicas.
Voyez ! Willie se marre en tapant la juste mesure sur son bide.


Well Well ! Ils nous refont le coup du Hoochie Coochie Man
[I'M YOUR] et les joyeuses roubignoles rouges sont servies,
C'est le plat du jour au septième ciel sans enfer, ni paradis.
Venez ! Willie chante en tapant la juste mesure sur son bide.


Yeah yeah ! Et CELA rentre sans frapper ! V'là le gros du renfort,
C'est Skip, Bo, Michaël et Hound. Qui dit : ils sont morts ?
Faux ! Ils vivent car toujours avec eux nous chantons, dansons.
La preuve ? Willie hilare qui tape la juste mesure sur son bide.


Well Well ! Le flamand bleu d'Ostende, une nuit, m'a dit
Toi garçon, faut que tu écoutes Willie, Willie Dixon !
Ce type, Francis, plusieurs fois aussi, m'a sauvé la vie
De par son Little Red Rooster... Plat du jour, pour toujours !


Saint Amand-les-Eaux, le 11.07.2017.











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