mardi 24 décembre 2019

Feuilleton de Noël - FEU DE CRECHE ! - épisode 3.... pour Bruno Dumont.


Les résultats de la grande loterie des faits divers n'inscrira aucun nombre. Est-ce le numéro 2 qui est sorti ? Le  numéro 3 qui a été tiré ? C'est juste le doute, même pas de suspense ! qui plane identique à l'esprit saint qui plane  improbable sur la rédaction pipeuse d'un article d'un journaliste de presse locale  qui exploite l'ordinaire du tragique des drames de la misère provinciale.

Le deux qui sort, est celui que tous nomme 'Holy Gost' et c'est de la sorte qu'il se surnomme lui même. Ils sont à l'attendre dans les derniers bosquets épargnés par la grâce de l'option écologique retenue lors de l'élaboration du plan de construction et d'aménagement de la citée Eldorado. Des jeunes adultes désoeuvrés du quartier, lors du premier été en Eldorado, en une nuit de barbecue et beuverie sauvage ont baptisé les bosquets Sherwood. Le nom est demeuré.



Ce soir le premier a s'y rendre est Johnny. À l'état civil, son prénom est Robert mais il exige que l'on l'appelle Johnny. Il est le skin du lot car il a eu sa glorieuse période skinhead fabriqué en (f)Rance, même que c'est certifié par un tatouage rigoureux sur son avant bras, le droit bien sûr. Depuis son interpellation, une nuit en cellule de dégrisement, assortie de lourdes amendes pour incivilités racistes et ivresse sur la voie public, Johnny a opté pour un mode de vie plus discret et raisonné en modulant, régulant ses rituels achats au mini discount de proximité afin de se fournir en munitions : entendez que des packs de bières car il a fait une croix gammée sur la vodka qu'il espère arriver à gommer de manière définitive, tout comme le whiskey, par contre de là à éradiquer les petits joints qui se présente à l'occasion c'est une autre histoire. 

En attendant Dylan, Johnny Robert a descendu trois canettes. Dylan n'a jamais remercié sa mère, il devrait ! son prénom, il le tient de l'impact du résultat de l'abrutissement massif par la télévision de régiments de jeunes mères au foyer traumatisées de par la plastique beauté crétine d'un jeune héros d'une série américaine des années quatre-vingt-dix. Dylan n'est pas, comme le répète à qui mieux mieux le directeur du centre social, un mauvais bougre mais a déjà, pas encore vingt ans !, la franche allure du bon gros ; gros ! salut; gros ! sa manière d'ailleurs de saluer tout le monde. L'obèse silhouette de Dylan c'est épanouie depuis son abandon de sa dernière année de préparation à un c.a.p qu'il a troqué contre une retraite oisive à ingurgiter sans modération chips, coca et bières, vautré sur son lit des heures et des nuits en faisant face, ça c'est de la résistance ! aux écrans de l'ordinateur ou du téléviseur de sa chambre où il se flingue les neurones à coups de violents jeux vidéos. Parfois il arrive à Dylan de sortir de son antre, pour se trainer jusqu'à Sherwood afin de retrouver Johnny et Holy Ghost.

L'Ange chante de Jerry Lee Lewis...
...I Say Goodness Great Balls of Fire... Oooho...
...J'annonce des gracieuses belles balles de grand feu... Oooho...

À suivre...


1 commentaire:

  1. YEAH !!!
    la cannette de bière c'est comme une grenade qu'on dégoupille, qu'on dégloupsille...

    xtof

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