dimanche 22 décembre 2019

Feuilleton de Noël - FEU DE CRÊCHE ! - Episode 1... pour Bruno Dumont.



BÛCHER FUNERAIRE



Au bas des rues, ce soir, le livre saint va crâmer,
Les gens rire et pleurer dans leurs agitations
[tourmente jouissive]
Jeter vos peurs et perdez votre culpabilité,
Ce soir, nous brûlons vos responsabilités dans l'incendie.



Nous voyons les flammes s'élever bien plus haut
Mais si vous obtenez trop de cendre,
Vous ne pourrez plus rentrez chez vous.



Et comme je me retrouvais bien sur le front
J'ai pu voir ces visages de ceux amenés à piser de rire sur leu identité.
[et les flammes redoublent alors de force]
Leurs yeux exorbités à la folie de leurs visages congestionnés racontent
Les plus faibles s'écrasent pareils aux fort qui deviennent plus forts.



Nous régaler de chair et boire le sang,
Vivre par la peur et dans le mépris de l'amour dans une crise
[ce que les prix augmentent aujourd'hui !]
Apportez un peu de papier et du bois,
Apporter ce qui demeure de tout amour pour le feu.

Nous nous voyons regarder les flammes
Dans le bûcher funéraire
Nous nous voyons regardez les flammes grimper plus haut
Mais vous obtenez trop de cendre
Vous ne pourrez plus rentrez chez vous.

Dans le bûcher funéraire
[enfin je me sens si jeune, quand je me sais si vieux]
[Eh bé ! j'ai juste à ne pas grandir pour ne pas répondre à la demande]

Dans le bûcher funéraire
[enfin je me sens si jeune, quand je suis si vieux]
[Eh bé ! j'ai juste à ne pas grandir pour répondre à la demande]

Eh, bé, je me sens si vieux quand je me sais si jeune.
Eh, bé j'ai juste à ne pas pouvoir grandir pour répondre aux exigences

Très libre adaptation française, de la chanson FUNERAL PYRE de Paul Weller (The Jam)





*****

Aux barbelés gris des horizons de givres sont déclinées les grenades des heures à exploser de cette saison des fêtes de la fin des fins de décembre. Aux marches à sceller au tombeau du jour, Lucie avance. En boule inerte dessous son petit blouson en skaï, enveloppé dans la chaleur humide de poisse qui traverse son chandail vermeil de misère, elle me porte. La naissance de l'enfant Jésus illuminent les fenêtres de la cité, alibi qui rituellement sert à chaque fois de prétexte aux débordement de ripailles qui vont envahir les appartements, ici, comme ailleurs, mais ici c'est la cité Eldorado du pays des briques feu. Certains, ce soir, vont dégueuler d'abondance. 

Lucie longe le cul nord-est d'un de ces immeubles récemment rénové à prix massacrant les concurrents de par la fourberie de l'ogre bailleur. Déjà, petite souris grelottante dans le gros paquet plombé de l'air gelé, Lucie traverse l'espace qui sert parfois de terrain de foot pour rejoindre au font la rébellion de quelques hauts bosquet que l'urbanisme n'a pas encore spoliés. Eldorado, un nom jeté comme un pieu dans l'œil prolétaire du cyclope des trente glorieuses par les prompteurs des promoteurs éclairés, éveillés, de l'habitat des échafaudages en amplifications des ampleurs des aggravations d'une de ces cités à dormir pauvre que Lucie n'a jamais pu quitter depuis...

Souvenirs d'une époque quand le père est licencié : fermeture de la fabrique de textile Van Temoort. Depuis ce n'est plus jamais que des missions express en intérium pour des francs démantelés au profit de l'euro-monnaie... Puis, un incendie ! le père passe alliance avec l'alcool, le père cogne le visage alarmé de la mère ; alors bientôt sonne la chanson des cloches du divorce pour annoncer à l'unisson le départ, la mise à la porte, de Sif', la grande teigne d'ainé de la famille, pour un voyage institutionnel en centre d'éducation renforcée. Lucie voit le profil d'une possible famille d'accueil pensé de traviole par une enquêtrice sociale. Bingo ! Une évaluation défaillante autorise l'adolescente à demeurer, en alternance, aux domiciles parentaux car le divorce a été trompété et célébré au tribunal des affaires matrimoniales ; une décision qui offre à Lucie le privilège de voyager chez l'un à l'autre, de maman-papa qui refont leur vie séparément avec la bénédiction de la justice et des services sociaux.

L'Ange chante : 'FIRE' de The Crazy World of Arthur Brown
'I'm the God of Hell Fire & Bring You'
Je suis le Dieu du Feu de l'Enfer et je vous apporte
Fire, i'll take you to
Feu, je te ferai brûler
Fire, I'll takes you to leav
Feu, je te ferai apprendre
I'll see you burn / Je te verrais brûler
You Gonna Burn. You Gonna Burn. You Gonna Burn.
Tu vas brûler. Tu vas brûler. Tu vas brûler.

Burn, Burn, Burn, Burn, Burn, Burn.
Brûles. Brûles. Brûles. Brûles. Brûles. Brûles.

À suivre...









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