dimanche 28 octobre 2018

LES NOUVEAUX CHANTS DU MABINOGI - Saison 1 - Chant-4.

- Excalibur surfigurative selon Jacques Cauda. -

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- ScriptAAA 21 & Joce-Lhynn', collage-mail-art surfiguratif
de S.O.D.AAA 2018. -


Iwerrydd bérlache
à Perrine le Querrec.
à Francis Bacon.


Iwerrydd, mourir en bouche, tu es avancée, fragile Iwerrydd ! Mourir en bouche.
Iwerrydd, au creux profond de ta gorge maternelle verser des soleils acajou
Pour éteindre la stridence du cri muet de l'angélique embryon fécondé                                       Des graines sacrées de Blodeuwedd l'infidèle, par Gwawl, l'authentique charogne. 
Jolie Iwerrydd, j'ai dans le ventre une église qui s'effrite,
Rongé de poussière de cimenterie. Et mangés, de même, les poumons condamnés
À filtrer la ciguë de notre petite bourgade qui ne pipe mot
- peu pèse le tribut de vie tant que perdure l'emploi poison.
Caressante Iwerrydd j'ai aussi dans le ventre une veille langue pourrissante
Et en gorge un cri de Bleiz. Et par la bouche.... Aaaargh !

Àcoute bin ! L'mëneu dech carabanc i avot brainmint kér el rad'tè.
Abile toudi, abile abile i dévalot abile. Din chés bassures rade rade !
Toudi fèle é-pi din ch'bérlache ostrènme vlaù ll'ahure feinale. Arrrgh !
L'bérlache edpu eque j'aù ké.u din l'monne. Ech bérlache
Conme in clo cron. Din min gaziot i joke mie toudi parèl
Ch'bérlache qu'in n'sèt nin détonbir pi i toerne, bèrlache,
Cha toerne é-pi chaù s'àtoerne eddin, ch'bérlache innzou l'pio
-Ouèche eque chés jins qui sè'te toute, i n'veul'te pon
Ell intinde, ech bérlache. Pinséz ! Coére toudi l'bérlache i toerne, i
Toerne - 'idju ! - réconparape à ènne épuile, aguile, qu'ale toerne, toerne-toerne
Din mn'eul d-ou qu'ale s'intike cor in d'àrtoernaint
Su li-mènme por èle s'infiké din m'cacoigne ed labeu.
Chaù fét d'ma, l'bérlache-laù, ch't'ènne rude angouche.
Ch'ét ll'éxistinche, ichi in baù, qué dalache, ch'é-t insin.
Filacar dérachant l'pio, fu qu'in n'sèt nin l'éwanté,
Qui broule ! Ch'ét ch'bérlache incrinké din m't:ète machukée,
Pi m'vinkira. Répiyeu qu'i rakeur bérlache por et'dir' :
"Ch'ét pon pace eque te sake su l'keue dech sorét
Eque ti t'aira du caviar. Ch'ét pon nin-pu pace eque
Te t'acate ènne rikinpète d'épeut'nal eque ti te t'sintira
Fin bénache à l'f:ète-gardinière à no përzidint". Pi àcoute, te peu
Résséyé d'canjé to't d'ti, ech bérlache i n'canjra mie.

Aaaargh ! Renaître. Tu es sacrée, ô Iwerrydd ! Renaître en ta bouche sacrifiée.
Iwerrydd divine - au secret de ton corridor tabou parachuter le saint miel.
Efffacer de nos cœurs l'empreinte de Diafwl, l'authentique charogne fécondée.

En vers arithmonymes de douze.

Traduction de la partie en picard : Ecoute bien ! Le conducteur du char à bancs (en fait c'est un autocar) aimait bravement la vitesse. / Vite, toujours plus vite, vite il dévalait. Dans les fonds, promptement ! / Toujours dare-dare et dans l'extrême hurlement, voilà l'infortune finale. Arrrgh ! / Le cri tel que depuis que je suis tombé dans le monde. Le cri / Comme un clou tordu. Dans mon gosier jamais identique il ne reste / Le cri qu'on ne peut desserrer et il tourne, cri, / Cela tourne et ça se retourne en soi, ce cri sous la peau / Là où ceux qui savent tout ne veulent pas / L'entendre, le cri, dites voir ! Encore, toujours tourne le cri, il / Tourne - crédieu ! - pareil à l'épingle, l'aiguille, qui tourne, et tourne-tourne / Dans mon œil où elle se fiche encore en se retournant / Sur elle-même pour s'enfoncer dans ma cervelle de pauvre hère. / Il fait souffrir, ce cri, oui, quelle douleur atroce. / Mais c'est ainsi, l'existence ici-bas est telle. / Barbelé déchirant la chair, feu auquel on ne peut échapper, / Et qui brûle ! C'est le cri embranché dans ma tête meurtrie, / Et il me vaincra. C'est rugueux que r'accourt le cri pour te dire : / "Cela n'est pas parce que tu tires sur la queue du hareng-saur / Que tu auras du caviar. Ce n'est pas parce que tu achètes une redingote d'épouvantail que tu te sentiras / Béat d'aise à la garden-party du président." Et écoute, tu peux bien / Essayer de changer tout de toi, le cri, lui, ne changera pas.

Notes :

Iwerrydd : vieux prénom gallois.

Bérlache : puissante lamentation sonore, en picard.

Blodeuwedd : signifie en gallois, née des fleurs ou encore "visage de fleur". C'est une Femme merveilleusement belle, crée par la magie de Math et Gwydyon à partir de fleurs de chêne, de genêts et de reines-des-pués, pour être l'épouse de Lleu. Elle trompe Lleu avec Goronwy, chasseur et seigneur et tous les deux échafaudent un complot pour tuer Lleu... Mais Lleu  ne meurt pas et s'envole sous la forme d'un aigle. Math et Gwydyon décident de venger Lleu et ils transforment Blodeuwedd  en hibou.

Gwaml : en gallois, signifie : primate de race inférieur, bandit, pillard.

Cigüe : plante toxique.

Bleiz : homme-Loup, en gallois. C'est également le nom du confident et scribe de Merlin.

Hu Kadarn : le vaillant, le glorieux, en gallois. Hu Kadarn est le guerrier qui combat Cythraul, le prince des ténèbres. Civilisateur, il est aussi l'instructeur des hommes. Il épouse la déesse Cerridwen.

Diafwl : le chef des diables, en gallois.

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