samedi 22 décembre 2018

LES NOUVEAUX CHANTS DU MABIGONI - Première saison-Feinal 1 & 1 bis


Final premier

D'après foto (1)

Por Fideline Hayure.

...Ech preume avi:ache, por mi, i étot chti dech déssévrache.
J'aù vizé ch'd'bout edvaint ch'keminchint.
Ell absinche qu'ale varot...
In-n àrwétache d'amoer doreu, chaù.

Déssaqué ed cheule lète à Picardia.

À Fideline Hayure.

Ch't'ènne nuit qu'a s'éfreunme su ché'p plaje ed Bércq.
E'c crèpe ed chés neu.ache ale é trous.
Ch'ét'p pied de'm mér.
Fideline Hayure étanpie din 'n' longhe bache
Qu'ech sabe insatchè d'ioe marine i n' peut point 'd dijéré.
Juss laù, point gramint épavoedabes, ed'z émiolètes.
Ech lu i bache, bayant coére in molét d'tenp pi d'éspache
 À l'onpe ed ché'j jonne fènme
Ed l'ioe, du sabe, du ciel, du solé,
A's s'ingarne din ch'touyache ed couleurs
Débalache d'àrflets aquouatiques, célèsses pi minérals,
Ch'vint i foét virolé ës' longhe cavlure catènnhe.
In cach'col bleu à sin co,
As' sàre sés thiots points fort din lé poches dê s'cazaque in cuir marron
Qu'a ll'aù raboutonnèe d'in baù squ'in hoet.
I'n'foét mie si coed qu'chaù.
Sin cotron noér mi-couiche, chés baù-colants foncés qu'i li sont assoertis,
Dés longhës grosse cochètes grises
Qu'i àrtchè't' in fronches sàrèes su l'hoet dë zz'égvilhes
Pi chés groùs souyés rouches, tout ye:iches,
I fini't ed bayé à ch'b bieule
Enne oera tout gris, inmourable.


Point à-rien i n'peut ll'àrtënir.
Dés mioles i lù-invol't', in grichon i m'travérse touzoute.
Fideline a'p passe ed l'oete cotè.
Là-baù.
Pu lon, ch'ét laù qu'ale' vaù.


Innsécanmint pu tard -
Ivar ch'Vavar, su ch'mur d-ou qu'chès licé.ins d'Bércq
I lù-z assi't' pour atènne ech carabanc,
I àrlève su chés piéres chés nouvios grafitis :


"Jessica, pute des hangars"

"Mon amour,
je ferai couler ton sang
Là où tu as fait couler mes larmes;"

"Blouson beige je t'aime."

(Proùbabe eque ché'f fihle qu'ale aù écrit chaù, a n'connoé pon coére el nom dech fiu)

(Traduit en picard bercquois avec l'aide d'Ivar ch'Vavar.)

Traduction : D'après photo (1)/Version originale française.

C'est une nuit qui s'ouvre sur la plage de Berck.
La crête des nuages est rousse.
C'est marée basse.
Fideline Hayure, droite dans une longue flaque
Que le sable gorgé d'eau marine ne peut digérer.
Proches, guère effarouchées, des mouettes.
La lumière s'amenuise, offrant encore un peu de temps, d'espace
À l'ombre de la jeune femme.
De l'eau, du sable, du ciel, du soleil,
Elle glisse dans les couleurs mêlées.
Débauche de reflets aquatiques, célestes et minéraux,
Le vent fait tournoyer ses longs cheveux châtains.
Une écharpe bleue autour du cou,
Elle serre fort ses petits poings au fond des poches de sa veste de cuir marron
Qu'elle a boutonnée de bas en haut.
Il ne fait pas très chaud.
La jupe noire mi-cuisse, les collants sombres assortis,
De longues et épaisses chaussettes grises
Qui chutent en plis serrés sur le haut des chevilles
Et les gros godillots roux, détrempés,
Achèvent de donner à la belle
Une aura grise et définitive.

Rien ne peut la retenir
Un envol de mouettes, un frisson me traverse de part en part.
Fideline passe de l'autre côté.
Là-bas, c'est là qu'elle va.

Beaucoup plus tard,
Ivar ch'Vavar, à l'endroit où les lycéens s'assoient pour attendre le bus,
Relève sur le muret du phare les derniers graffitis : 

"Jessica, pute des hangars."

"Mon amour
Je ferai couler ton sang
Là où tu as fait couler mes larmes."

"Blouson beige je t'aime."

(Il est probable que la fille qui a écrit CELA ne connaît pas encore le nom du garçon.)


D'après photo (2)

À Quine de Quin.

En un retour de l'autre côté qui s'offre au-delà de la plage.
Ici ! Quine, face au va-et-vient de la marée descendantes,
Fixant la ligne de l'horizon, droite, elle sourit à la mer.
Elle sourit à la mer enceinte de l'immensité de l'univers
Et de l'harmonie déployée à la béatitude du paysage
Des nuages de la grande porte du ciel ouvert...
C'EST UNE CELEBRATION !... à la puissance de l'Amour.

CELA descend des voûtes translucides
Qui couronnent l'escalier du carillon céleste
Des saintes lumières du sacré.

Le chat sait les invisibles mouettes qui annoncent...
Le chat tourne
et il retourne affectueusement la tête vers le Fidéle ;
Il le nommera RAAAdaRRR...
- Lui qui désire ne plus être pris comme au piège
... : Quin.

Agitant ses oreilles, RAAAdaRRR hume.
Il hume d'aise d'aise la rencontre déployée déjà ailleurs.
RAAAdaRRR sait... Quine, si Louve , en corps bientôt Musique
Et nul ne peut plus jurer des couleurs véritable du chat.
- En cet instant intemporel lui seul voit...
Quin ne connaît plus son nom,
Ignore ce jour ou il nommera la Louve : Quine
Mais la plage, la mer, les cieux
Et le chat... et toutes les mouettes
Sont aux énergies conjuguées en devenir
Au sacre de l'Amour de l'infinie bienveillance de leurs prières.

lundi 10 décembre 2018

LES NOUVEAUX CHANTS DU MABIGONI - Saison 1 - chant 8.


- LEUWAROU,
Ch'Draùgoù Rouje de Jacques Cauda. -
Tot- i két, brémints

[...]vaillants, arthuriens, leurs couleurs déchirées par la grenaille déroulées
sous les panaches désordonnés de fumées, avec, sur leur visage, cette lumière
fatale qui vous remettait en mémoire que la bataille n'est jamais vraiment
terminée, que nous ne sommes jamais tout à fait maîtres du terrain".
James Lee Burke.

(Ch'é-t insin, elle éxistinche... to-t i kér !)
In n-y'aù des brokes-ed-né qu'i pind't'
Wè, pi i nn'aù core ed'z oetes,
3Vénus" mérnue canfourot nzou s'cazake in minou
Malapate, j'aù pon su déloyé l'fremure."

La baù, ed to't pairtout, pi por toudi
I n-y' aù dès vièlhes lainghes ed dévièes
Vlaù Clotide qu'ale dit, qu'ale cante
"N'cachéz nié, més garchons ! To't i két !
Prindéz ech pove muscadét, n-in vlaù s : sépt botèles."
Jainluck, no's vlaù chi rindus mon chés Bèches,
Nin por no's brére pairèlh eque dés Johnnys
Alandris din ll'Otél ed chés keurs broyès
Mé por ète chanbàrdè ack ech'l Animâl,
"Ech'l égazioteu d'glènnhes". El vir ! L'àcouté !
Mon chés Béches, ech ciu i ét gri,
Gri galoé. E-pi dés pleuves qu'i kè'tt'.
À deux jnous, thiot prinche, lés bleusës bérbiètes
Ed chés rutes montannhes galoèses. To-t i ké !
All Fall Down. Fuck Off ! All Fall Down.

In Leuwarou d'Bridgend din m'pore t:ète,
L'onme-blain ed Hedd Wyn eddin mn'eul,
À ch'piè dech Mont Kemmel, in Flainde,
Ej ravisse ell évidinche d'in-hui... Ch'ét...
To's chés contoèses pairèlhes à nos tènps catéreus.
Pu mainke ! Pu mainke ! Pu mainke ! Pu mainke
To-t i két ! Du brin ! To-t i két !

Por vir à nos bayè un-n oete monne,
Pi au débout dech conbaùt, por pon à-rin,
Por toudi, coére su chés grands paturaches roujes,
Bréries, seuèees é-pi saing ed chés soudaùrts tàrtout...
Por pon rin. Pu mainke to-t i két !

Ënne jonne wanne ës' dindiféle din chés cius,
Doumoùmint vne inproùbabe intàr el bèe dech Tigre
E-pi l'marina à Swansea, "Broke" 0 Caerdydd
Su l'à-rase in pleuve din férgard -
Coère in coep j'arà tricopè Gareth Gwyn.
Por labeu ! Ën' pu avoér din s't:éte
Eque chés bleuses lièsses éto't soyeuses ed long.
À cose dech pére, obin d'in monnoncle ?
Bitaclè à l'trène din l'car innochinte.
Achteure ènne thiote Leurète ed mer ës' dindifële
Pairèlh qu'in thiot neu.aje gri to-t élangri
Edzu nos pores téris. Nos t:ères i bfè't'...
To-t i két ! Infatigabëlmint, infatigabëlmint, to-t i két !

Poème en picard en vers arithmonymes de huit.


Traduction : Tout chute, lamentation (tout doit tomber)

C'est de la sorte, l'existence... tout doit tomber!) / Il y a des hémorroïdes [choses qui dérangent] qui pendent au nez, / Oui, et il y en a encore d'autres, / Et il y a aussi des hémorroïdes au cul [celle-là, elles sont à leur place !] / "Vénus" nue pourrissait sous un manteau de fourrure. / Maladroit, je n'ai jamais pu ouvrir la fermeture." // Là-bas, de partout, pour toujours / Il y a des vieilles langues mortes. / Voilà Clothilde qui dit, qui chante / "Ne cherchez pas, garçons ! Tout doit tomber ! / Prenez ce pauvre muscadet, en voici sept bouteilles." // Jean-Luc, nous voilà maintenant arrivés chez les Belges, / Pas pour pleurer comme des Johnnys / Affaiblis, à l'Hôtel des cœurs brisés / Mais pour être chamboulés avec l'Animal, / "L'égorgeur de poule", le voir ! L'écouter ! / Chez les Belges le ciel est gris, / Gris Gallois. Et la pluie qui tombe; / À genoux, petit prince, les bleus agneaux / De ces rudes montagnes galloises. Tout doit tomber ! / All Fall Down. Fuck Off ! All Fall Down. // Un loup-garou de Bridgend dans ma pauvre tête, / Le fantôme de Heeds Wyn dans mon œil, / Au pied du Mont Kemmel, en Flandre, / Je regarde l'évidence d'aujourd'hui... c'est... / Toutes les horloges semblables à nos temps incertains. / Plus que jamais ! (quater) / Tout doit tomber ! Et merde ! Tout doit tomber ! // Pour tenter de nous offrir un autre monde, / Et, à la fin du combat, pour rien du tout, / Pour toujours encore sur ces grands pâturages rouges, / Lamentations, sueurs et sang de ces soldats... / - Pour rien du tout. plus que jamais tout doit tomber ! // Une jeune âme s'effiloche dans le ciel. / Maintenant devenu improbable entre la baie du Tigre / Et la marina de Swansea. / "Hémorroïde" à Caerdydd [Cardiff] / Sur les bord en pluie d'un trottoir, j'ai croisé Gareth Gwyn. / Pauvre hère ! Ne plus avoir en mémoire que les joies amoureuses sont éphémères. / À cause du père, ou bien d'un oncle ? / Incestueux dans la chair innocente. / Maintenant une jeune Louve de mer s'effiloche / Identique à un petit nuage fris tout étiré / Au-dessus de nos pauvres terrils. Nos terres chialent... / Tout doit tomber ! Inlassablement, Inlassablement, tout doit tomber !


Notes :

James Lee Burke : auteur important de romans noirs & policiers qui transcendent le genre. L'action se déroule toujours en Louisiane avec Dave Robichaux, le héros récurrent des romans de James Lee Burke. L'auteur recommande de lire Dans la brume électrique avec les morts confédérés. Bertrand Tavernier en a fait une très réussie adaptation cinématographique avec Tommy Lee Jones, qui tient admirablement le rôle de Dave Robichaux.

All Fall Down : en anglais signifie : tout doit s'écrouler.

Fuck Off : en anglais signifie vulgairement : Va te faire mettre !

Hedd Wyn (1887-1917) : poète gallois (Ellis Humphrey pour l'état civil britannique), né à Trawsfynydd, au nord du Pays de Galles et décédé le 31 juillet 1917, au premier jour de la funeste offensive de la bataille de Passchendaele dans les Flandres belges (près d'Ypres).

Mont Kemmel : se situe dans les Flandres intérieures belges, non loin de la ville d'Ypres.

Marina : complexe touristique construit en bord de mer.

Swansea : Grande ville portuaire du Pays de Galles (au nord-est de Cardiff). Elle se situe sur le canal de Bristol. Le poètes Dylan Thomas y passa son enfance et adolescence, et y vécu également les premières années de sa carrière littéraire.

Gareth Gwyn : personnage gallois de chanteur de pub et de rue qui apparaît dans le court roman Sauf dimanche et jours de fête, de Victoire Perdrot, pseudonyme féminin de Christian-Edziré Déquesnes.

jeudi 6 décembre 2018

LES NOUVEAUX CHANTS DU MABIGONI - Saison 1 - Chant 7.



LE BLUES DES CONVOYEURS
À Julie Ladret.
À Arthur Déquesnes, mon Père.
Ô, Francis ! Crois-moi, Francis Jolkerson, le Blues
N'est pas le chant sournois de Cythraul.
Le Blues n'est pas une Eau Maudite
Car il n'est pas mauvais, ni féroce.
Même si notre tête est comme un étron
Dans le fond noir d'un sac plastique,
Je sais qu'elle m'apporte
Du poisson frais pour mes deux doux citrons.
Voilà, c'est juste comme CELA le Blues
Rin d'puke, ch'ét foke del bleuse
Rin d'moins, ch'ét jusse ainsi laù.
Rin d'maù, ch'ét foke ëm' pri:ére.
Oyez ! Gloria Patri and Filio é-pi Spiritui Sancto
- Amen ! Ed lin in dirot du brun, ed
Pré chaù nn'ét ! Voyez ! Les convoyeurs attendent.

Ô, Roger ! crois-moi, Roger Crosez, le temps
Aux alentours de Namur est vraiment trop couvert.
Alors les convoyeurs attendent. Pigeons volent ? Pigeons libres ?
Voilà, sous la pluie et din l'bèrdoulhe,
Un vieux signaleur pour notre Paris-Roubaix.
Et - promis ! - plus jamais je ne te parle
Dëzz Amérlokes. Dans la trouée d'Arenberg
Le bluesz a dévalé sur nos épaules détrempées.
Ni mal, ni bien ; juste une échappée solitaire.

Voilà, c'est juste CELA du pauvre blues.
Por ti, ch'ét ch'ét foke min bleuse.
Rin d'miu, ch'ét jusse conme chaù.
Rin d'bin, ch'ét foke min bleuse.
Rin d'maù, ch'ét foke ëm'pri:ére.
Oyez ! Gloria Patri and Filio é-pi Spiritui Sancto
- Amen ! Ed lon in dirot du brin, ed
Pré chaù nn'ét ! Voyez ! Les convoyeurs roulent.

Ô, Miloud ! Crois-moi, Miloud Hooker, le Blues
C'est NOUS qui bataillons comme Saint Georges
Dans des zones hors normes, apocryphes. Voyants, voyeurs.
NOUS luttons, NOUS combattons. Maux, mals, mal veillant,

Mal voyant, trop voyant ? Bienveillants, tristement bien vieilissants.
La lune aux Loups est rousse. Elle hurle.
Tout s'écroule, chute sous les coups traîtres

Des certitudes des managers, sous les coups sourds
De l'autre innommable... qui déteste le Blues.
Voilà ma prière, ma Poésie livrée pour Vous !

Quèche por quèche ? Ch'ét foke min bleuse.
Quèche por quèche ? Ch'ét foke no brin.
Rin d'bin, ch'ét jusse conme chaù.
Bin à ti, ch'ét foke ëm'pri:ére.
Oyez ! Gloria Patri & Filio  é-pi Spiritui Sancto
- Amen ! Ed lin in dirot du brin, ed
Pré chaù nn'ét !... Voyez les convoyeurs reviennent.


En vers arithmonymes de huit.


Notes :

Jokeslon : nom d'un quai portuaire de Dunkerque, au bord duquel, au début des années deux mille, un vieux chalutier avait été aménagé en lieu de contre-culture (concerts, performances poétiques... ).

Cythraul : incarne le mal, le non-être, aboutissant à Anwn (l'autre monde où la jeunesse est éternelle et les nourritures abondantes) mais il peut être aussi l'équivalent de Diafwl (le diable), prince des ténèbres, en opposition à Hu Kadarn, le bon géant. Sa demeure se situe en Anwn. Il faut se souvenir qu'à l'origine, dans la mythologie gaélique, seuls existent "l'être" et le "non-être".

Gloria Patri, & Filio, & Spiritui Sancto, & Spiritui Sanctio : formule latine qui signifie Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit.

Roger Crosez : personnage du remarquable film belge de Benoît Mariage LES CONVOYEURS ATTENDENT - 1999.

Namur : chef-lieu de la province de Namur, au sud-est de la Belgique.

Din l'bérdhoùle : signifie en picard : dans la boue.

Paris-Roubaix : course cycliste rendue célèbre par ses portions de parcours sur des pavés. Egalement surnommée "L'enfer du Nord".*

Dëzz Amérlokes : signifie en picard : de ces Américains.

Trouée d'Arenberg : nom donné à la plus éprouvante des portions pavées de l'épreuve cycliste de Paris-Roubaix. Passage qui traverse une forêt.

Miloud : en référence au héros Miloud  qui est prophète, du remarquable film CHRONIQUE DES ANNEES DE BRAISE (1975), de Mohammed Lakndar-Hamina.



Ce Blues a été inspiré par le remarquable film de Benoît Mariage LES CONVOYEURS ATTENDENT -1999. avec Benoît Poelvoorde. Ce texte a été aussi mis en musique et interprété par le duo rock picard expérimental (2)Brokes dans la première moitié de la première décennie du siècle 21.




lundi 19 novembre 2018

LES NOUVEAUX CHANTS DU MABINOGI - Saison 1 - Chant 6.




Chant six

Comme des bleus de Paul Cézanne
À Clément.

Nous voici - TROIS - innocents dans le voyages d'images nouvelles.
Nous voici dans un périple de visions interdites - bientôt au
Cœur du stade, au cœur du Dragon rouge. Nous voici,
À nouveau et ailleurs - RENAISSANTS. Comme des bleus de Cézanne.
Gweedydd : "J'ai beaucoup de mal avec moi-même". Je
Plongerai mes doigts dans le bleu froid du fond de 
Mon crâne, à la juste recherche de nos plus simples
Souvenirs. "J'ai toujours eu le désir qu'il en
Soit ainsi". - À jamais, c'est une belle soirée. Le
Jeune fils marche encore dans le soleil, sur la rive
De la baie du Tigre. Puis la brune brume murmure...
Il y a des chansons qui fond pleuvoir - elles savent
Aussi émouvoir - Il y a des chansons qui font pleurer
Comme des bleus de Cézanne. Gwendydd : " ...Comme des lettres à
Des copains". Toutes les ombrelles sont ouvertes aux creux de
La baie de Caerdydd... Jusqu'au Tigre de Mexico. J'
Accepte de tenir ta main, si tard dans la nuit.
Le fils joue aux échecs avec le père, et, toi,
Ne cherche pas un sens trop compliqué à la formule 
De ce poéme-ci. From Barry Station, de précieux galets roses
Pleins les poches, je visionne des clips vidéo en Anglais
Dans un pub estival et populaire de Barry, avec le
Goût doux d'une épaisse bière brune irlandaise au fond
De la gorge - DEUX. Au retour, de passage à Londres,
Vers Victoria Station, à l'angle extérieur d'un pub
Vide. Chagrins - trop matinaux -, nous passons, le jeune fils et
Moi. Comme c'est étrange... Nous nous revoyons avec la
Lointaine, assis là... Puis marchant sous de tendres soleils gallois.

En vers arithmonymes de dix.



Chants six bis

Comme des rouges de Francis Bacon

Moi là - seul - dans l'électricité d'une nuit historique.
Moi là dans l'électricité d'une nuit unique - seul -
Au cœur de Tigger Bay, au souffle du Dragon rouge
Me voici de retour et renaissant - ICI, LÀ, DE NOUS !
Comme un rouge obsédant à la façon de Francis Bacon.
Jennifer "Le visage est la dignité". Je rapporterai ma carcasse
Dans l'orange feu du coucher de soleil, à la
Simple et juste mesure de nos tendres rendez-vous fidèles.
Sans peine aucune, je devine l'évidence de cette réalité,
C'est une étoile éclatante qui danse, en ma chair,
À jamais, car la jeune femme avance jusqu'à la
Fin des fins, au-delà des quais de Tiger Bay.
Au matin, bruine la brume... Il y a des instants
Qui font le feu céleste... et qui chantent la passion
Il y a des heures qui offrent le feu sacré
Comme un rouge criant à la façon de Francis Bacon...
Jennifer : "Comment dit-on addictive en français ? Dis-moi !"
Tous les instruments de musique résonnent mieux qu'un Dieu
Et un diable unis. Par-delà les murs, le plancher
Et le plafond du Coal Exchange. Je désire désormais suivre
Ton cœur ; et tôt à l'aurore la fille caresse
Les joues de la mère puis ne cherchez à NOUS
Ouvrir à une explication trop complexe pour la distribution
De cette récompense. From Tiger Bay, des braises rouges tenaces
Au fond de mes sacs, je revisite, avec la complicité
De deux jeunes dandys noctambules, les rues des nuits animées
De Cardiff. en centre-ville, dans un pub bruyant et
Ebouriffé d'ivresses, avec la tiède saveur d'une Guiness
Tapissant les souvenances de ma carcasse - SEUL. De passage,
Ré-apparition in London, à Victoria Station, toujours à l'angle
Extérieur du même pub que jadis, -ICI, LÀ, NOUS. En
Corps, attendre assis là avec moi-même. CELA est mystérieux,
Je me regarde passer dans l'autre sens avec Clément...
En courant vers des feux rouges est gallois. Croeso Gymru.

En vers arithmonymes de dix.

Notes :

Paul Cézannz (1839-1906) : Peintre français considéré comme l'un des précurseur de l'art moderne. Il professa que "la réflexion modifie la vision".

Gweedydd : Sœur aînée ou jumelle et amoureuse de Merlin. Elle possède des talents psychiques et un don de divination et ce talent est amplement déployé grâce à son incroyable énergie spirituelle. Elle transmet d'ailleurs ce talent de prophétie à merlin. Elle épouse le Roi Rodarcus.

La baie du Tigre : Célèbre baie de Cardiff dont le rivage a été défiguré depuis le début du siècle 21 par la modernité et l'urbanisme. On y trouve l'imposant parlement gallois qui est, lui, une réussite architecturale.

Caerdydd : Cardiff en gallois.

Mexico : Capital du Mexique, située à 2200m d'altitude sur le plateau de l'Anahuac.

Barry Station : Nom de la gare de Barry, dans laquelle descend massivement, dès les premiers beaux jours du printemps, une foule populaire d'habitants de Cardiff et des environs pour se rendre à la plage.

Barry : Station balnéaire située à l'ouest de Cardiff.

Tiger Bay : La baie du Tigre, en anglais. Lieu célèbre de Cardiff.

Bacon Francis (1909-1992) : Peintre majeur du siècle 20 d'origine irlandaise.

Coal Exchange : Nom d'une salle de spectacle d'une beauté exceptionnelle sur La Baie du Tigre à Cardiff. L'intérieur, du sol au plafond - murs, chaises, bars et scène - est en bois chaleureux. Le 21 novembre 2009, John Cale y a interprété l'intégralité de son album légendaire Paris 1919, des extraits de poèmes de Dylan Thomas mis en musique et accompagné par une formation de musiciens classiques et de son groupe rock de l'époque.

Cardiff : Capitale du Pays de Galles.

London : Londres,  en anglais. Capitale de la Grande Bretagne.

Croeso i Gymru : signifie en gallois, bienvenue au Pays de Galles.

jeudi 8 novembre 2018

HEDD WYN & FRANCIS LEDWIDGE





 
Berger et poète, HEDD WYN, Ellis Humphrey pour l'état civil britannique, est né le 13 janvier 1887 à Pen-lan Trawsfynydd ( Nord du Pays de Galles ). Il trouve la mort le 31 juillet 1917 au premier jour de la funeste offensive de la bataille de Passchendaele que l'on nomme aussi l'impasse sanglante. Guy Chapman, capitaine dans le régiment royal de fusiliers, a décrit ce jour  : " 31 juillet, la bataille débuta dans la brume et la rumeur. La rumeur se révéla fausse, et la brume se mua en crachin, puis en pluie, puis en un torrent déchaîné où le ciel rivalisait avec les canons pour finalement l'emporter. "

En son époque, fort populaire en vertu de sa condition de poète dans ses vieilles montagnes tout au Nord de son Pays de Galles, Hedd Wyn le beau berger avait la côte avec les jeunes femmes de Trawsfynnydd. Beaucoup en effet auraient bien aimé épouser l'homme aux vers de crystal, et il leur rendait bien. Malheureusement aucune ne put mettre son dessein à exécution, car le pauvre bougre eut l'honneur de mourir  en première ligne pour l'empire britannique, dans les tranchées, sans même apprendre que quelques temps auparavant lui avait été décerné, en sa contrée d'origine, le premier prix du concours annuel de poésie galloise.

"A gwaedd y bechgyn lond y gwynt
Au'u gwaed yn gymysg efo'r glaw."

" Le cri des hommes emplit la brise
Et leur sang se mêle à la pluie."





"Dim ond lleuad borfor
 Ar fin y mynydd llwm  "
" Il n'y a que la lune pourpre 
Sur la crête de la montagne pauvre ; "

Ses œuvres complètes furent posthumément publiées en 1918 et depuis ? Son travail a peu été traduit en anglais, rien n'est jamais paru en France, à l'exception, en 2001, de quelques vers et d'un poème dans les n°1 & 2 du "pauvre" périodique : Ffwl & d'un supplément consacré à Hedd Wyn & Francis Ledwidge avec le n°10 de la "pauvre" revue : Passages en mai-juin 2008. Paul Turner a consacré un film, "Hedd Wyn", à la vie et l'oeuvre du poète. Nous vous le recommandons, ne serait-ce que pour la poésie qu'on y entend.

Hedd Wyn ( 1887-1917 )reste à ce jour un des plus grand poètes de langue galloise, et du 20 ème siècle, il est triste de penser qu'il n'ait pas était plus souvent traduit il le mériterait amplement !


né le 19 août 1887 à Slane dans le comté de Meath , Francis Ledwidge est un poète irlandais.  Surnommé « le poète des merles », il est tué au combat le premier jour de la bataille de Passchendaele durant la première guerre mondiale. Il est enterré à l'Artillery Wood Cemetery Artillery Wood, le cimetière militaire de Boezinge, prés de Ypres. ainsi que le poète gallois Hedd Wyn tué le même jour, au cours de la même bataille. 


Quand Francis a seulement cinq ans son père meurt, ce qui oblige sa mère et ses huit frères et soeurs à travailler à un âge précoce. Il quitte l’école nationale de treize ans mais continue à s’instruire. Il travaille comme homme de main dans les fermes, il mendie sur les routes qu'il surveille, il est aussi mineur dans les mines de cuivre. Limogé pour avoir organisé une grève pour de meilleures conditions de travail et trois ans avant la grève nationale générale de 1913 ; il est un militant syndical dés 1906.  Il sera aussi vendeur. De 1913 à 1914, il est nommé Secrétaire de la branche de Slane de l’Union du travail de Meath. Il est connu pour ses liens avec le Sinn Féin (ce qui signifie " Nous-même "). Sinn Féin est  un parti politique républicain actif en Irlande et en Irlande du Nord. Il s'agit du deuxième parti politique d'Irlande du Nord, il est associé avec l'Armée Républicaine Irlandaise (I.R.A )  jusqu'à que celle-ci dépose les armes en 2005.

Une forte carrure, des yeux bruns et vif, un visage sensuel, Ledwidge a été un poète déterminé, où qu’il le peut – parfois même sur les portes ou les poteaux de clôture, il offre à partager sa poésie. Dès l’âge de quatorze ans, ses œuvres sont publiées dans un journal local, l' indépendant de Drogheda, s'y refléte sa passion pour la Vallée de la Boyne. Alors qu’il travaille comme ouvrier routier il remporte le prix de Lord Dunsany ( Dunsany est un homme de lettres déjà bien reconnu dans les cercles littéraires et dramatiques, de Dublin et Londres à cette époque ) : il  lui avait écrit  en 1912, en joignant les cahiers de ses premiers travaux. 

Francis Ledwidge est un grand patriote qui milite l'autonomie de toute l'Irlande. Ses efforts pour fonder une succursale de la " Gaelic League Gaelic " à Slane sont contrariés par les membres du Conseil local. L’organisateur de la région l'encourage à continuer la lutte, mais Francis renonce. Il a réussi à agir en tant que membre fondateur avec son frère Joseph de la branche de Slane des Irish Volunteers (1914), une force nationaliste assermentée pour défendre l'introduction du Home Rule pour l'Irlande, par la force si nécessaire.
Lors de la première guerre mondiale , l’Irlande entre dans le conflit coté alliés. Mais les Irish Volunteers se scindent en deux factions : les Volontaires nationaux Volontaire qui soutiennent l’appel de John Redmond pour rejoindre Les régiments irlandais alliés de l’Angleterre dans le conflit et de ceux qui sont contre. Francis Ledwidge qui est à l’origine de ce dernier et, après avoir défendu cette position avec vigueur lors d’une réunion du Conseil local, décide de  s’enrôler, le 24 octobre 1914, dans le régiment de Lord Dunsany, rejoignant ainsi le 5e bataillon Royal Inniskilling Fusiliers qui fait parti de la 10e Division (irlandaise ). Il s'engage contre les appels pressants de Dunsany, qui est opposé à son enrôlement et lui  offre une allocation pour l’assister s'il reste loin de la guerre.  Ledwidge refuse ! Certains ont émis l’hypothèse qu’il est allé à la guerre juste parce que sa petite amie Ellie Vaughey avait trouvé un nouvel amant..ce que le poète et fervent patriote réfuta avec force dans une lettre où il explique qu'il ne peut rester  à l'écart pendant que d'autres défendent la liberté de l'Irlande.

Francis Ledwidge, combat à Suvla Bay dans les Dardanelles (en 1915) et il y est promu caporal mais s'il survit à la Bataille des Dardanelles ( durant laquelle les pertes furent sévères ), il tombe malade après une blessure au dos lors un parcours de montagne difficile en Serbie (décembre 1915), un lieu qui va lui inspirer de nombreux poèmes... 

Ledwidge continue d' écrire tout au long des années de guerre, chaque fois que cela est possible, mais beaucoup des ses poèmes sont perdus au front.

Les poèmes Ledwidge écrit lorsqu'il était dans les tranchées révèlent sa fierté d’être un soldat au service de l’Irlande et de la liberté des peuples. Dans sa poésie, il s'interroge souvent  si il va ou non trouver une mort de soldat...  Alors qu'il prend le thé avec quatre de ses compagnons, Francis Ledwidge meurt dans l’explosion de l'une des premières bombes allemandes au cours de la première journée de la bataille de "La Vallée des Passions."( 31 juillet 1917 ).

D'abord enterré au Carrefour de la Rose,  sa dépouille par la suite est déplacée dans le cimetière de Boezinge,  voisin de l'artillerie Wood Military Cemetery. 

L'oeuvre de Francis Ledwidge, contrairement à celle d'Hedd Wyn, est plus connue car il a été l'objet de nombreuses publications. Certains de ses poèmes ont a été mis en musique par le compositeur britannique et auteur-compositeur Michael Head, plus particulièrement la chanson que le succès à popularisé en 1920, « sur le bord de la lune ». 

Dans la campagne d'Ypres, le petit cimetière militaire de Boézingue présente une émouvante singularité : à cet endroit repose le poète Gallois mais aussi le poète irlandais FRANCIS LEDWIDGE( né en 1887 à Slane ). Tous deux, âgés de trente ans, au moment de la première guerre mondiale font partie des victimes qui tomberont au premier jour de l'effroyable bataille de Passchendaele.

Il semble que ces poètes n'aient jamais été traduit en français, aussi lors de ma première visite au petit cimetière de Boezingue, je me suis promis d'essayer de réunir les conditions afin que cela soit, même modestement réalisé.  Afin de célébrer au delà de l'horreur de la guerre, l'art d'Hedd Wyn et Francis Ledwidge. J'ai pu concrétiser ce projet avec les aides précieuses de Jeanine Hayat, pour les traductions des poèmes gallois de Wynn, de Chistoph Bruneel pour ceux de l'irlandais Ledwidge execption faite de " Soliloquy " traduit par Lucien Suel. Tous trois ont accepté de donner de leur temps pour traduire ces poèmes et c'est très vivement que je les en remercie.
Christian Edziré Déquesnes

- Tableau d'OTTO SIX

Hedd Wyn et Francis Ledwidge, au delà  de l'horreur de la guerre, des conditions de vie atroces qu'il ont eu à affronter et de la mort qui les a emporté ce  funeste jour  du 31 juillet 1917, c'est l'espoir d'un lendemain meilleur qui perdure dans les écrits qu'ils nous laissent.

" Quand vous reviendrez au pays familier
Vous verrez vite la neige
Comme une jolie volée de mouettes
Sur les vagues du vent ! "
Hedd Wyn


Langues de pierre, grise-blanches tombales. 
Sous la musique mutique des dépouilles ensevelies,
À jamais résonne, brutale, la Furie des combats.

CI GÎT HEDD WYN 
  
CI GÎT FRANCIS LEDWIDGE 

Fantomatique, des copeaux de flammes et d'acier lacèrent,
En brasiers encore furieux, les cieux de nos mémoires.
Dans l'hiver, les moutons, destinés aux abattoirs, se souviennent-ils
En bordure des prairies des coquelicots ?
La jeune égérie, Daphnée Perceval, de passage rédige deux cartes postales
À deux vieux couples, l'un d'Irlande, l'autre gallois...
...De Slane... De Trawsfynydd.

Christian Edziré Dequesnes




Le grand sacrifice

Il quitta son pays pour un poste de garde morne
Europe pleine d'angoisse, lieu de tempête du monde
Et le sang lie de vin de cette lourde bataille
N’empêchera rien.

Souvenir 
Rien qu'une lune pourpre
A l'horizon de la montagne nue
Le bruissement de la rivière Pryor  
Chante dans la vallée.
Hedd Wyn

Après la cour martiale

ma mémoire n'est pas mémoire, et
Je me moque de ce que disent les hommes,
J'ai vécu dix mille ans avant
Que Dieu maudisse la ville de Nivine.

Je vois le présent comme un songe
D'horreur et de souffrances profondes,
A l'aube un oiseau viendra
Me réveiller d'entre les rois.

Et si les hommes me donnent un  nom infâme,
Si mes compagnons de rêverie sont partis,
Je suis le soldat qui assume la honte,
Mais je ne suis pas le roi de Babylone.

Francis Ledwidge

Cette chanson raconte l'histoire des poètes Hedd Wyn et Francis Ledwidge mort en 1917, près d'Ypres comme tant d'autres hommes par la bêtise et la cupidité des puissants.

- 1.
No's deux Hedd pi Francis bayès insanne à l't:ére
Conme un clognon por no's d-alé pu lon din l'tenp.
Deus thiots-noms por deus bardes ed din l' Passiondale
Pi toutës deus déviès qu'i n'avo't' nin trinte ains.
I àrbèt't' el bassèe in dàrgne coep.
Din ch'soufe to't cru d'cheule déthoule
Qu'ale rakeurt, ed quoche qu'i s'ramintu't' ?
Tout pairés à l'berbi qu'l'écorchrie ale l'atind.

Nous deux Hedd et Francis donnés ensemble à la terre
Pareils à un clin d'œil pour nous aller plus loin dans le temps
Deux petits-noms pour deux poètes dans la Vallée de la passion
Et tous deux morts qui n'avaient pas trente ans.
Ils scrutent l'horizon une dernière fois.
Dans le souffle humide de la bataille
Qui surgit, de quoi se souviennent-ils ?
Tous pareils à la brebis que l'abattoir attend.

Àrfrin
Hedd, Francis, pi tanmint, tanmint dz'oetes coéres avùck,
Ch'ét chés mahons, ichi, à ch'porjét dech pati.
Hedd, Francis, é-pi zz'oetes coére avùck, tant pi tant.
Verdun, el Sonme, Dixmude ou coére Gallipoli ;
Dés mahons por toudi, eque ch'ét, din Passiondale.

Refrain
Hedd, Francis, et tellement, tellement d'autres encore avec,
C'est les coquelicots, ici, à l'entrée de la pâture.
Hedd, Francis, puis d'autres encore avec, tant et tant.
Verdun, la Somme, Dixmude ou encore Gallipoli ;
Pour toujours, dans la Vallée de la passion.

- 2.
Jë n'su mie trape assé por canté ll'inf:ér laù.
Ch'étot foke eque dés rakes, eque dés pleuves pi du frod.
Din zz'ésplozions ed chint-mille dhiabes,
Lés berles ed to's chés Cousses qu'i kèt't' laù toutoutoùr.
Cheule chorche, laù-baù, a n'féjot nin l'naksieuse
Mé a nn'inlvot dés chints pi dés chints à chake coep,
Pores fius to't démérlès din l't:ére ed Passiondale
Sains qu'i euch't' seu à coese, bèlon d'lù thiote màjon.

Je ne suis pas assez habile pour chanter cet enfer là.
Ce n'était que de la boue, que vagues de pluie et froid.
Dans des explosions de cinq-milles diables,
Les hurlements de tous les Camarades qui tombent là tout autour.
La mort, là-bas, ne faisait pas la fine bouche
Mais elle en avalait des cents et des cents à chaque coup,
Pauvres fils tous disloqués dans le sol de la Vallée de la passion
Sans savoir pourquoi, bien loin de leur petite maison.

Àrfrin/Refrain

Version/adaptation picarde et traduction française
d'Ivar Ch'Vavar et Ch.Edziré Déquesnes, d'après la chanson originale de
Moussu T. "Paul, Emile et les autres" et adaptée à l'histoire
d'Hedd Wyn et Francis Ledwidge (paru en 2009
dans le n°14 de la "pauvre" revue PASSAGES).
Toutes personnes qui seraient désireuses de recevoir
ce livret consacré à Hedd Wyn et Francis Ledwidge,
peut en faire la demande via ===>
===> christian.dequesnes@orange.fr










vendredi 2 novembre 2018

LES NOUVEAUX CHANTS DU MABINOGI - Saison 1 - Chant 5.



2 CHANSONS POUR LE PAPILLON DU SENS DU SILENCE

1. La chanson du hareng-saur

Refrain :

Baby, Baby, the rain must fall, dans le sillage de ta violence
L'orage peut être évité mais Bébé, Bébé, la pluie doit tomber.

1.
Nul ne supporte plus la cohorte larmoyante de ta funeste intégrité vertueuse,
Ni ta défiance maladive : un culte aliéné t'habite ; autour de toi
Des sentences raides tu distribues. Mais Scathach, souverain du troupeau des corbeaux
Veille. Elle libère le Papillon taciturne, Vigil "Cooleer King" déséquilibré mais fraternel,
Chante ! Cogne ! Cogne ! Le talon de ta botte martèle un rock désespéré.

Refrain :

2.
Dame sans égale, voilà d'une certaine rencontre la grande évasion terminée.
Guet-apens dans la tour infernale de tes doutes. Faire de nous
Des hommes qui aimerait la guerre, ennemie du peuple. La belle affaire !
Vois, un nouveau-né aux creux des bras, je ne suis qu'
Un hareng-saur sous la pluie. Le chasseur chargé du sens du silence.

Refrain :

3.
Dans un balancement rigide, tu élimines un chasseur, la corde tendue crisse.
Baby, Baby, the rain must fall. Dans le sillage de ta violence,
Les orages peuvent être évités mais la pluie finit toujours par tomber.

En vers arithmonymes de douze.

Notes :

Scathnach : Gallois signifie : ombreuse. Scathnach est une princesse guerrière du Pays des Ombres.

Vigil "Cooler King" : Vigil Hist est le nom du héros incarné à l'écran par Steve McQueen dans le film : La grande évasion. Le personnage a aussi dans l'histoire pour surnom : Cooler King.

Hareng Saur : Signifie : Hareng fumée. Le hareng est un poisson à dos-vert et au ventre argenté, abondant dans La Manche et La Mer du Nord, où ils se rassemblent en bancs.



2. La chanson du poisson mouillé

Bullit, Bullit, the rain must fall, l'enfer est pour les héros
L'orage peut être évité mais Bullit, la pluie doit tomber.

1.
Sans l'ombre du doute, cette histoire aurait intéressé Alfred Hitchcock,
Holp-up ! Branle-bas au casino ! Tu es la proie des vautours
Et danger planétaire au blo[g]b, le dernier bagarreur de la dernière bagarre
Au nom de la loi et surtout non marqué par la haine,
Annonce ! "Jamais ! L'amour est étranger au silence du caillou de sable."

Refrain

2.
Tels les chapardeurs en route, j'actionne un réputation de voleur généreux ;
À la façon d'un martien de Cincinnati sur le challenge des sept samouraïs.
Être pareil à l'adolescent Nevada Smith, sur le circuit du Mans
Car vivre c'est être dans la course. Toutes choses avant et après
c'est juste l'attente. Lève deux doigts en forme de V.

Refrain

3. 
En un geste fidèle, tu dessine la dignité. La vérité déroulée grince ;
Bullit, Bullit, the rain must fall, l'enfer est pour héros.
Les orages peuvent être évités mais la pluie finit toujours par tomber.

En vers arithmonymes de douze

Notes :

Bullit : Bullit, prénom Frank, est le nom du personnage incarné par Steve McQueen dans le film Bullit.

Blo[g]b : L'auteur ne peut s'empêcher de voir une similitude entre la créature la créature le Blob dans le film The Blod, une boule rouge et gélatineuse qui grossit en ingurgitant tout ce qui bouge sur son passage, et le type de site web que l'on nomme blog.

Cincinnati : ville des Etats-Unis située sur les rives du fleuve Ohio, de l'état du même nom, et important centre industriel.

Nevada Smith : nom héros incarné par Steve McQueen dans le film Nevada Smith.

Les deux chansons qui constituent ce chant ont été écrites uniquement à partir des références d'apparitions de Steve McQueen à la télévision pour des feuilletons et au cinéma, soit au total seulement 32 références dont certaines restent quasiment inconnues et introuvables en France, comme le remarquable "UNE CERTAINE RENCONTRE" de Robert Mulligan en 1963 avec Nathalie Wood. Robert Mulligan est certainement le metteur en scène qui a su le mieux exploiter l'immense talent, ce "sens du silence" de Steve McQueen à l'écran [The Défender/L'ombre du doute en 1957, Love with The Proper Stranger/Une certaine rencontre en 1963 et Baby The Rain Must Fall/Le sillage de la violence en 1964].
Je propose à celle qui serait intéressé, la liste détaillée des 32 références à l'écran de Steve McQueen + Le Chant 6/6bis des Nouveaux Mabinogi+Un collage original en exemplaire unique de S.O.D.A 2018 + Un cd bricolé a partir de titre de chansons, de morceaux de Musiques ayant rapport à Steve McQueen... Pour une modique somme (port compris !), me contacter via : christian.dequesnes@orange.fr


dimanche 28 octobre 2018

LES NOUVEAUX CHANTS DU MABINOGI - Saison 1 - Chant-4.

- Excalibur surfigurative selon Jacques Cauda. -

https://christian-edzire-dequesnes.bandcamp.com/track/ainniv-rs-re  via ===>
===> https://christian-edzire-dequesnes.bandcamp.com/…
ou ==>
===> https://christian-edzire-dequesnes.bandcamp.com/track/canchon-dechl-arignie?fbclid=IwAR1ZWj2EwzhKKF2i2J57akHc8rDy0iGjmRozmyFT_8L_5x5a7bhlch0Y-Jg

- ScriptAAA 21 & Joce-Lhynn', collage-mail-art surfiguratif
de S.O.D.AAA 2018. -


Iwerrydd bérlache
à Perrine le Querrec.
à Francis Bacon.


Iwerrydd, mourir en bouche, tu es avancée, fragile Iwerrydd ! Mourir en bouche.
Iwerrydd, au creux profond de ta gorge maternelle verser des soleils acajou
Pour éteindre la stridence du cri muet de l'angélique embryon fécondé                                       Des graines sacrées de Blodeuwedd l'infidèle, par Gwawl, l'authentique charogne. 
Jolie Iwerrydd, j'ai dans le ventre une église qui s'effrite,
Rongé de poussière de cimenterie. Et mangés, de même, les poumons condamnés
À filtrer la ciguë de notre petite bourgade qui ne pipe mot
- peu pèse le tribut de vie tant que perdure l'emploi poison.
Caressante Iwerrydd j'ai aussi dans le ventre une veille langue pourrissante
Et en gorge un cri de Bleiz. Et par la bouche.... Aaaargh !

Àcoute bin ! L'mëneu dech carabanc i avot brainmint kér el rad'tè.
Abile toudi, abile abile i dévalot abile. Din chés bassures rade rade !
Toudi fèle é-pi din ch'bérlache ostrènme vlaù ll'ahure feinale. Arrrgh !
L'bérlache edpu eque j'aù ké.u din l'monne. Ech bérlache
Conme in clo cron. Din min gaziot i joke mie toudi parèl
Ch'bérlache qu'in n'sèt nin détonbir pi i toerne, bèrlache,
Cha toerne é-pi chaù s'àtoerne eddin, ch'bérlache innzou l'pio
-Ouèche eque chés jins qui sè'te toute, i n'veul'te pon
Ell intinde, ech bérlache. Pinséz ! Coére toudi l'bérlache i toerne, i
Toerne - 'idju ! - réconparape à ènne épuile, aguile, qu'ale toerne, toerne-toerne
Din mn'eul d-ou qu'ale s'intike cor in d'àrtoernaint
Su li-mènme por èle s'infiké din m'cacoigne ed labeu.
Chaù fét d'ma, l'bérlache-laù, ch't'ènne rude angouche.
Ch'ét ll'éxistinche, ichi in baù, qué dalache, ch'é-t insin.
Filacar dérachant l'pio, fu qu'in n'sèt nin l'éwanté,
Qui broule ! Ch'ét ch'bérlache incrinké din m't:ète machukée,
Pi m'vinkira. Répiyeu qu'i rakeur bérlache por et'dir' :
"Ch'ét pon pace eque te sake su l'keue dech sorét
Eque ti t'aira du caviar. Ch'ét pon nin-pu pace eque
Te t'acate ènne rikinpète d'épeut'nal eque ti te t'sintira
Fin bénache à l'f:ète-gardinière à no përzidint". Pi àcoute, te peu
Résséyé d'canjé to't d'ti, ech bérlache i n'canjra mie.

Aaaargh ! Renaître. Tu es sacrée, ô Iwerrydd ! Renaître en ta bouche sacrifiée.
Iwerrydd divine - au secret de ton corridor tabou parachuter le saint miel.
Efffacer de nos cœurs l'empreinte de Diafwl, l'authentique charogne fécondée.

En vers arithmonymes de douze.

Traduction de la partie en picard : Ecoute bien ! Le conducteur du char à bancs (en fait c'est un autocar) aimait bravement la vitesse. / Vite, toujours plus vite, vite il dévalait. Dans les fonds, promptement ! / Toujours dare-dare et dans l'extrême hurlement, voilà l'infortune finale. Arrrgh ! / Le cri tel que depuis que je suis tombé dans le monde. Le cri / Comme un clou tordu. Dans mon gosier jamais identique il ne reste / Le cri qu'on ne peut desserrer et il tourne, cri, / Cela tourne et ça se retourne en soi, ce cri sous la peau / Là où ceux qui savent tout ne veulent pas / L'entendre, le cri, dites voir ! Encore, toujours tourne le cri, il / Tourne - crédieu ! - pareil à l'épingle, l'aiguille, qui tourne, et tourne-tourne / Dans mon œil où elle se fiche encore en se retournant / Sur elle-même pour s'enfoncer dans ma cervelle de pauvre hère. / Il fait souffrir, ce cri, oui, quelle douleur atroce. / Mais c'est ainsi, l'existence ici-bas est telle. / Barbelé déchirant la chair, feu auquel on ne peut échapper, / Et qui brûle ! C'est le cri embranché dans ma tête meurtrie, / Et il me vaincra. C'est rugueux que r'accourt le cri pour te dire : / "Cela n'est pas parce que tu tires sur la queue du hareng-saur / Que tu auras du caviar. Ce n'est pas parce que tu achètes une redingote d'épouvantail que tu te sentiras / Béat d'aise à la garden-party du président." Et écoute, tu peux bien / Essayer de changer tout de toi, le cri, lui, ne changera pas.

Notes :

Iwerrydd : vieux prénom gallois.

Bérlache : puissante lamentation sonore, en picard.

Blodeuwedd : signifie en gallois, née des fleurs ou encore "visage de fleur". C'est une Femme merveilleusement belle, crée par la magie de Math et Gwydyon à partir de fleurs de chêne, de genêts et de reines-des-pués, pour être l'épouse de Lleu. Elle trompe Lleu avec Goronwy, chasseur et seigneur et tous les deux échafaudent un complot pour tuer Lleu... Mais Lleu  ne meurt pas et s'envole sous la forme d'un aigle. Math et Gwydyon décident de venger Lleu et ils transforment Blodeuwedd  en hibou.

Gwaml : en gallois, signifie : primate de race inférieur, bandit, pillard.

Cigüe : plante toxique.

Bleiz : homme-Loup, en gallois. C'est également le nom du confident et scribe de Merlin.

Hu Kadarn : le vaillant, le glorieux, en gallois. Hu Kadarn est le guerrier qui combat Cythraul, le prince des ténèbres. Civilisateur, il est aussi l'instructeur des hommes. Il épouse la déesse Cerridwen.

Diafwl : le chef des diables, en gallois.