LE PETIT LIVRE
SUR LE FIL DE NOS TEMPS À RETORDRE.
Illustrations et préface de Jacques Cauda.
C'est un texte hérissé, t'sais ? hirsute, tout héru (hirsute). Qui crisse sous l'œil, hein, tu l'entends ? Texte mal rasé, et ce qui lui pousse, c'est du poil de leuwairou (loup-garou). - Non, il faut qu'il continue son errance, sa traversée de la nuit. Et c'est récit brut, chantier et charnier. "Mécrit", disait quelqu'un-chchaipuqui. - Ton charnier, du Char nié, ah ! ah ! ah non ce n'est pas de la belle poésie !... C'est l'ossuaire qui se moque de la Sorgue ! Et ton chantier : mais de chantier à chant il n'y a pas qu'un pas, fieu****. Il y a une allure à trouver, une façon de se glisser, de se faufiler mais parfois de passer en force, et puis un tempo à trouver, battement. - Ce texte n'a pas encore trouvé ses aises dans son cours, son vautrement. Il faut trouver une fluidité dans ses cahots, son brinquebalement, ses embardées, ses emballements. Une fluidité, oui : c'est le chant. Texte qui a besoin de bouger encore, de "mousser", des se trémousser dans sa propre écume : c'est un grand chant qui n'a pas fini de se couler et de se caler, de se carrer, dans son propre espace.
Ivar Ch’Vavar, lettre à Christian Edziré Déquesnes
- photo de l'auteur par Jacques Cauda - |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire