mercredi 4 septembre 2019

Christian-Edziré Déquesnes, ASTEURE / À L'HEURE D'AUJOURD'HUI...


Christian Edziré Déquesnes  


'La vraie vie c’est d’être sur le circuit, en course, avant et après c’est juste l’attente’Steve McQueen - Le Mans.

Christian-Edziré Déquesnes vit à Douai où il est né en 1956. Il est très tôt marqué par la figure de Joss Randall, incarné par Steve McQueen dans le feuilleton télévisé Dead or Alive ! (Au nom de la loi)  ; aussi A.Rimbaud qu’il découvre en cm2 par le biais d’une lecture, un matin, du poème ‘Les Effarés’ par son instituteur Mr. Caffiaux. Plus tard, adolescent, la chanson ‘My Generation’ de The Who…  
En 1996, découverte des œuvres poétiques de Konrad Schmitt et d’Ivar Ch’Vavar, avec ce dernier il devient vite ami ; la même année confronté à la peinture de Francis Bacon, ce passionné de musiques rock, punk et s de vieux blues, forme le groupes Chés Déssaquaches (Les Extractions), dans la décennie  suivante Chés Eclichures (Les Eclaboussures, [2]Brokes ([2]Choses qui pendent, Chés Noirtes Glénes (Les Poules Noires/Les Mécréants). Délibérément, il choisit d’utiliser le picard, mais pas que, pour es chansons qu’il écrit, notamment pour sa première création de ce type, un hommage singulier à Francis Bacon. 

1998, Bleuzes Ducasses (préface d’Ivar Ch’Vavar), livret bilingue de chansons du groupe Chés Déssaquaches  édité aux Secondes Editions du K. En 1999, Lucien Suel publie Les Lettres de la nuit à la Station Underground d’Emerveillement Littéraire. Suit aux Secondes Editions du K. un nouvel ouvrage bilingue picard/français, Toussint Ducasses (préface de Pierre Garnier). 2001, sous le pseudonyme féminin de Victoire Perdrot, sortie aux éditions Sansonnet de Sauf dimanches & jours de fête (préface de Didier Daeninckx). Certains de ces textes, poèmes sont publiés dans les anthologies ‘Poète toi-même’ (Le Castor Astral, 2000), ‘CADAVRE GRAND m’a raconté : la poésie des fous et des crétins du Nord de la France (Le Corridor bleu-édition, 2005. Le Corridor bleu/Lurlure-édition, 2015), Le Jardins ouvrier (Flammarion, 2008) où figure une poignée de ses poèmes de la première saison de ‘Les nouveaux chants du Mabinogi’ ; l’intégral n’a fait jusqu’à ce jour l’objet d’aucune publication. 
Parallèlement il crée, anime les périodiques underground de poésie… (dessins, collages, mail art…) Ffwl, Basements-Ffwl, Tousnosjourssontunpoème, Passages, Le moulin des Loups, Ffwl Lleuw, aujourd’hui Aux robes de Rimbaud, par le biais de ces deux dernières revue il enclenche une dynamique qui permet que soit finalement rendu publique Vers nouveaux d’Arthur Rimbaud éditions d’Ivar Ch’Vavar, d’abord en novembre 2018 comme supplément au n°14 de la revue Aux Robes de Rimbaud novembre 2018 puis c’est un recueil aux Editions Lurlure, 2019. Spontanément, sans que rien ne soit prémédité, avril 2019 voit la parution de L’Evangile BleuNUIT*(couverture et préface de Jacques Cauda avec lequel Christian-Edziré Déquesnes s’est lié en grande Camaraderie)…
et presque simultanément c’est sa première ré-apparition publique à Lille pour un duo poético-musical-perf’, éphémère, atypique et improvisée,  avec la chanteuse et joueuse de banjo folk-blues Caroline Jourdain de Rouen, [2]Bleuzes Boudhénnes Xplousion !** est le nom retenu pour cette réapparition ‘brute’ qui a mêlé Arthur Rimbaud, Konrad Schmitt, du français, du picard, des chansons folk-blues traditionnelles, des extraits de L’Evangile BleuNUIT et de la présence de Jacques Cauda de par tableaux de ce dernier dans le lieu du concert.
**[2]Blues Nombrils Explosion !



Bientôt, Christian-Edziré Déquesnes récidive, en mai, avec le duo d’Improvisateurs Xfof’ Bruneel (Batteur, percussionniste et animateur des éditions ‘L’âne qui butine’ avec Anne Letore) et Eric ‘Mimosa’ Lheurette (guitare, saxophone, harmonica et avec qui il avait créé le duo ‘Chés Noirtes Glénes’ ; puis en Douai, en juillet lors de l’ouverture des festivités des fêtes de Gayant avec toujours ‘Mimosa’ et deux autres complices musiciens qui viendront spontanément s’adjoindre au saxophone et à la guitare lors de cette lecture poético-musical-perf’ qui mêle des ‘Vers nouveaux’ de Rimbaud, des extraits de L’Evangile BleuNUIT et du free-blues-jazz-rock-explosion. 
Là, Ch-Edziré Déquesnes, et son univers singulier ; est annoncé en la médiathèque de Wazemmes de Lille, le samedi 21 septembre, invité par Bruno Cheynier (cf : chanteur du groupe ‘Les Malades’) ; Bruno Cheynier qui avec 10 musiciens va proposer un concert unique et n’en doutons pas détonant ! Le 6 octobre, à Amiens, dans le cadre de la soirée de clôtures de la première du festival ‘Ectoplasmes amiénois’***, Christian-Edziré Déquesnes avec des ‘jeunes’ musiciens improvisateurs du cru, en sus peut-être le duo ‘Limonade’ proposera une nouvelle lecture poético-musical-perf’ dans l’esprit de ce qu’il nomme ‘La Grande Picardie Mentale’, mêlant la poésie d’Arthur Rimbaud, Konrad Schmitt, d’Ivar Ch’Vavar, Pierre Garnier, des extraits de L’E. BleuNUIT et un texte qu’il a écris pour l’occasion : ‘Ch’Batio Lala’, qui d’ailleurs sera l’objet inclus à une publication qui va paraitre ce jour là, avec notamment des textes d’Ivar Ch’Vavar & Jacques Cauda.

Enfin en projet, avec le groupe Limonade et des invités, une soirée : ‘Grande Picardie Mentale’ qui devrait avoir lieu d’ici la fin de l’année 2019 à Lille.

***Projet - 'Ectoplasme(s) amiénois' : texte de présentation.
Un ectoplasme est une manifestation perceptible, une substance de nature indéterminée, vague et trouble qui peut se composer d’une à plusieurs personnalités. Le festival Ectoplasme est itinérant, monstrueux et protéiforme. Pour sa première édition, il s’incorpore dans le festival amiénois Rentrée en Friches. A travers celui-ci, il habitera différents bâtiments, s’invitera dans l’espace public et prendra de nombreux visages et corps, du passé et du présent pour parler du futur. Ses manifestations seront parfois de nature indéterminée et trouble. Des voix, des masques, des chants, des ondes, des instruments, des liquides, des couleurs, des matières. A l’image du bâtiment de la Briqueterie qui fera peau neuve en 2020 et proposera ainsi de nouveaux espaces à ses résident.es et à son public. A l’image aussi des mutations qui touchent l'espace urbain -parmi elles, la gentrification. Ectoplasme est politique car il convie diverses luttes à se renforcer et explore des questions de réappropriation. Il s'agit de créer à partir de l’existant, de ce monde à la fois matériel et abstrait, rempli d’imperfections. Pour ce faire, nous mettrons à l’honneur la déclamation anonyme et les poèmes disparus, nous inviterons des voix venant du dehors ou venues d'ailleurs pour chanter, jouer, s’animer dans des corps, dans nos corps. Sur les traces de la mémoire amiénoise, de son passé cheminot et industriel notamment. Le but étant de transmettre des histoires d’une génération à l’autre, d’un lieu à l’autre, de s’approprier des récits et de les mettre en scène, de les découdre et parfois même de les rendre inaudibles pour mieux les faire entendre. Sur une scène qui n’est autre que cette ville avec ses rues et sa population, ses non-parcs et ses friches abandonnées.

CH’BATIO LALA                                       À Sylvie.

1.En Ostende, le Casino, in superpe Batioe Lala / Marie et moi arrivons avec nos cœurs en bazar / Mais ce soir, Arno, va en faire autre chose.../ En Ostende, au Casino, en superpe Batioe Lala / Nous bientôt en joie dans la force du bleu / Au cœur d'une Humanité impossible possible.

Refrain : Ch'Casino conme in Batioe Lala / Edvaint cheule Mér dech Nord / Por tertous nozotes insanne / C'est comme un livre perdu / ,Usé, qui ne vous quitte plus / depuis qu'il vous est revenu...

2.En Ostende, le Casino, in superpe Batioe Lala / Tu n'es pas là pourtant dans ma tête / Il n'y a que toi et ta fille à mes côtés.../ En Ostende, au Casino, en superpe Batio Lala / Il est bien le Roi, Arno, d'un pays sans frontière, / D'un peuple fraternel, d'un impossible possible.

Refrain : Le Casino comme un bateau lala / Face à Mer du Nord / Pour tous nous autres ensemble / Ch'ét paréhl à in lif' pàrdu / Décati equ'i' vo's n'quiéte p'us / Edpi equ'i' vo's ét arvénu...

3. En Ostende, le Casino, in superpe Batioe Lala / Marie et moi repartons avec nos cœurs en émoi / Car ce soir, le Roi, en a fait autre chose... / En Ostende, au Casino in superpe Batio Lala / Nous vers toi dans le secret du bleu /Au cœur d'un Amour impossible possible.
En Dwai, le jeudi 23.05.2019.
Le tableau dech Batio Lala est de Jacques Cauda.

Christian-Edziré Déquesnes  - Photo Félicité ‘Bluebee’ Leuwe

L’évangile bleuNuit - Presque tendre est la nuit.
Ce livre unique est pré­facé par Jacques Cauda. Comme tou­jours il met dans le mille pour dire l’essentiel sur  l’auteur et son Evan­gile bleu­Nuit. Cet ouvrage “pieux” (sic)  est de ceux qui ne se quittent pas. Son bleu est de la même cou­leur que celui qui coule dans le sang de l’auteur, homme qu’on aurait dit jadis “de peu” mais au carac­tère noble. Il irrigue  sa poé­sie. Elle coule arro­gante loin de toute cara­bis­touille.

Le livre  “ne tend qu’à sa propre fin qui est le der­nier vers. Tout ce qui est au-delà est l’affaire pro­blé­ma­tique de la poé­sie, pas du poème”. L’auteur va donc droit devant en ses che­mins de tra­verse. Tout est mis cul par-dessus tête. His­toire de ne pas nous lais­ser  mou­rir idiot, Déquesnes découpe les pou­voirs et éven­tuel­le­ment les corps. Le tout en hom­mage entre autre à Ch’Vavar et Cauda “peintre éclai­reur sur­fi­gu­ra­tif” (mais pas que). Et Déquesnes emboîte leurs pas déboîtés.

Toute­fois, la poé­sie — à l’inverse de la vie — ne clau­dique pas. Et l’auteur court encore, rap­pe­lant d’où il vient, mélan­geant accords et désac­cords, cordes de gui­tare et cris en pas­sant de Pol­na­reff au krau­trock de Can avant de reni­fler le “cul de la Bre­tagne inté­rieure” ou une che­ve­lure rousse propre à élec­tri­ser les neu­rones.

La lita­nie est sar­do­nique. Elle glisse par­fois —  pour notre plai­sir mais aussi pour être plus ajus­tée — vers la glos­so­la­lie. Le poète y rameute toute sa connais­sance de la musique pop/rock comme per­sonne jusque là ne l’a pro­posé jusqu’ici. C’est moins un grand sabo­tage qu’une immense sabor­dage à coeur et à riffs, à musiques déchi­rées et textes en flammes pour filles et fils per­dus issus de car­reau des mines patibulaires.

De la tris­tesse à la joie, tout passe dans une grande sou­pière. C’est superbe, pro­fond, ori­gi­nal, puis­sant et moins délé­tère qu’il n’y paraît. Tout rede­vient conva­les­cent de la mort sur une scène à marée haute de Mer du Nord. 

Les nerfs fusent.

Renon­cer n’est plus néces­saire entre hautes herbes et pous­sières, câbles de concert et sangles de soutien-gorge. Tout s’ouvre en plein ciel bleu­Nuit où perce le soleil. Il n’a rien de l’astre noir des mélan­co­lies et des métaphores.

jean-paul gavard-perret


Chris­tian Edziré Déquesnes, L’évangile bleu­Nuit, Z4 édi­tions, 2019, 66 p.- 12,00 €.

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pour en savoir un peu plus ===> https://fr.wikipedia.org/wiki/Christian_
Edzir%C3%A9_D%C3%A9quesnes
http://chledzyhrffwl.blogspot.fr http://auxrobesderimbaud.blogspot.fr

le blog consacré aux collages de poésie brute de Ch-Edziré Déquesnes ===>         ===>http://soda-ffwl.blogspot.fr

Archives et traces sonores : https://christianedziredequesnes.bandcamp.com
https://www.youtube.com/watch?v=Fi9BV-s0zqQ
https://www.youtube.com/watch?v=mtL8GVYnjRs

Contact & renseignements : christian.dequesnes@sfr.fr

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