Imaginez que vous écrivez un roman
Au moins, vous essayez
Vous avez 10 chapitres
Ou plus
Comme d’habitude, vous oubliez de faire une sauvegarde
Et puis la pomme tombe de l’arbre
La peau est noire
Il ne reste plus rien
Pas une lettre
Pas un mot.
Le gars dans le magasin le réparerait
Il ne l’a pas fait
Ou il l’a fait
Et je suis trop stupide
Que fais-tu?
Petits-enfants jouant à des jeux
Mari lisant
Oui. Vous vous cachez
Et il n’y a pas de meilleure cachette
Que Facebook
Vous travaillez, pensent-ils
Non, vous jouez simplement
Par colère
Par peur
La semaine prochaine, vous réessayerez
Et crier et hurler
Aucun enfant ne le dira
Comment mamie est devenue folle
Ce serait trop triste
La Colombe
Une colombe noire a fait son nid Dans la question qui déchire la première page du journal Et il n'est plus question de journal intime Le nid de la colombe noire est un squat d'une chambre, Du sol au plafond, il est encombré d'exilés Qui ne parlent pas notre langue et qui prient.
La prière rouge appelle le loup et le feu Les enfants sont face aux mâchoires rougies des pièges Le loup n'est pas la fatalité que l'on craint Le feu n'est plus le prix que l'on pense devoir payer La voix du vieux chanteur est devenue si grave Qu'elle ne résonne même plus pour nous, elle pleure.
Ce pleur est accordé à célébrer la vérité sans déité - La viande n'est plus rouge, le lait n'est plus blanc L'arc-en-ciel devenu noir se vend au prix de l'or - La rose passion du temps du désir devenant poète, N'est plus ! Il faut l'écrire, la dernière phrase tombe, Dans le nid, morte, la colombe n'est plus blanche.
De
dag dat de jonge accordeonist uit Gent naar Douai kwam
De jonge
accordeonist, op het plein van het stadhuis, draagt zijn betoverende outfit.
Hij speelt binnenkort, maar het is geen goedkope show.
Naaldscherven
van plezier.
De jonge accordeonist
kneedt zich in het sap van melodieën dat uit zijn accordeon vliegt, in de
laatste schakels van de zomer die al lekt. De stralen van een geheime zon
strijken over de daken van het stadhuis. De tijd is als onbeweeglijk in de
hoogte van de hemel, de torenspits van het Belfort, en de muziek is zo
harmonieus dat er...
... Waar men
een ogenblik kan geloven dat de eeuwigheid afbrokkelt – ... Wat een
emotie!Oh! Ik zie de muzieknoten van de jonge accordeonist en zijn flamboyante
kleuren!
Het
middernachtblauw van de lucht wacht op de schemering om het Belfort van Douai
te omhullen.
Le jour où le jeune
accordéoniste de Gand est venu à Douai
À Leander Vertriest.
Le jeune
accordéoniste, sur la place de l’hôtel de ville, arborent son habit
d’enchanteur. Il joue bientôt, mais ce n’est pas une exhibition de cacailles.
Le jeune
accordéoniste se moule dans la sève des mélodies qui s’envole de son accordéon,
dans les derniers maillons de l’été qui déjà fuit. Les rayons d’un soleil
secret effleurent les toits de l’Hôtel de ville. Le temps est comme immobile,
dans la hauteur du ciel la flèche du Beffroi, et la musique est si harmonieuse
que Là...
...Là où l’on peut croire un instant que l’éternité s’émiette sous nos doigts d’espérance. ...Là quelle émotion !
Oh ! Je vois les notes de musique du jeune accordéoniste et c’est couleurs flamboyantes !
Le bleu-nuit du ciel attend la tombée du jour pour envelopper le Beffroi de Douai
Éclats
d'aiguilles de plaisir.
De nos rêves, devenus puits de mer, commenceront à sortir Ces partitions
qui chantent - bientôt ? - Les lumières du plaisir d’être en fraternité.
Nos rêves sont tels des jeunes joueurs du grand pari d’une vie nouvelle — sur
une grande plage.
Le vent - dans l’air du temps - y souffle doucement l'amour.
Alors nous chanterons, nous chanterons et nous danserons
Avec les jeunes joueurs dont nous espérons la définitive victoire.
Alors où que
tu seras, là, tu le verras, seul. Le premier. Au présent. Il s'étend, il s'ébroue, l'oiseau, il prend
son envol de guerrier ! – Oh regarde sa petite silhouette.
Il est là,
c'est la silhouette d’un bonheur sur le chemin des entrechats et des entrelacs
du temps.